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Les programmes de droit et politique appliqués de l’État : quid?

Rédacteur : Charles Amyot

Le journal L’Obiter s’est entretenu avec le Pr Guillaume Rousseau, directeur des programmes de droit et politique appliqués de l’État (ci-après « DPAE »), afin d’en apprendre davantage sur ces programmes de deuxième cycle.

Formation propre à l’Université de Sherbrooke qui comprend un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) de 30 crédits ainsi qu’un microprogramme de 9 crédits quant à lui optionnel, son cursus compte plusieurs éléments qui gagnent à être connus par la population étudiante.

Une formation axée sur le marché du travail

Si les programmes de DPAE sont relativement nouveaux, la demande pour une telle formation date de bien plus longtemps. Pr Rousseau explique que les programmes de DPAE ont comme but la formation de professionnels, majoritairement pour la fonction publique. En effet, Pr Rousseau admet avoir reçu une forte demande de CV dans les dernières années en provenance des cabinets politiques et de certains hauts fonctionnaires, tant de Québec que d’Ottawa. Or, il n’y avait pas suffisamment de candidatures avec un profil droit et politique. « Ça vient vraiment d’une demande du marché », avoue-t-il.

C’est dès lors dans cet esprit que Pr Rousseau a entamé la construction de la formation avec son homologue de l’École de politique appliquée de l’Université de Sherbrooke, Catherine Côté.

Une structure réfléchie

La structure des programmes est réfléchie et divisée en deux thématiques bien distinctes, la formation d’une loi d’un côté et la contestation d’une loi de l’autre.

D’une part, nous dit Pr Rousseau, il y a le volet de l’élaboration des lois :

« La première session y est entièrement dédiée. Nos étudiants apprennent à élaborer des politiques publiques, à rédiger des lois. Ensuite, il y a une simulation d’élaboration d’un projet de loi. Les étudiants y jouent le rôle de ministres, de sous-ministres et de conseillers politiques, [...] ça se poursuit en simulation parlementaire qui se déroule en partie lors d’une commission parlementaire à l’Assemblée nationale. ».

D’autre part, la contestation judiciaire est aussi mise de l’avant durant le DESS, entre autres avec deux simulations lors de la deuxième session, où il explique :

« On apprend aux étudiants à contester des lois et à défendre des lois. Également, on va plus loin [que le baccalauréat] dans les cours de procédure, [...] avec les demandes introductives, les défenses, les actes d’intervention, les rapports d’expert et le procès comme tel avec des expertises en sciences politiques. ».

Somme toute, les cours et les simulations suivent une logique : l’adoption d’une loi et la contestation d’une loi en gardant en tête l’importance de l’approche interdisciplinaire, le tout en seulement huit mois, beaucoup plus bref que la plupart des maîtrises, rappelle Pr Rousseau.

Après l’obtention du DESS, les diplômés ont la possibilité de faire neuf crédits supplémentaires : c’est le microprogramme. Étant un stage qui touche droit et politique, Pr Rousseau souligne l’excellent taux de placement dans plusieurs ministères et même au bureau du Premier ministre. Il y a aussi des étudiants placés dans une centrale syndicale et dans une firme de relations publiques, domaines dont on ignore parfois les débouchés en tant qu’étudiant au baccalauréat.

L’autre élément profitable dans la structure des programmes, c’est la petite taille des cohortes, remarque Pr Rousseau. En effet, le directeur des programmes souligne que 10 à 12 étudiants représentent un bon nombre pédagogiquement, surtout lors des procès simulés. L’esprit d’équipe et de collégialité d’un plus petit groupe est aussi un élément important, considère-t-il.

Enfin, l’unicité des programmes de DPAE attire des étudiants internationaux, un bel exemple d’évolution de la formation pour Pr Rousseau. Il s’explique :

La première année, on avait presque juste des Québécois. Depuis, cela évolue, on a beaucoup d’étudiants étrangers. [...] Cette année, on a trois Français et une Tunisienne. Ça crée une belle dynamique. C’est une belle richesse, [...] ça peut être utile en droit comparé.

Un parcours inspirant

À la suite des programmes de DPAE, plusieurs beaux exemples de parcours d’étudiants peuvent être retracés. Pr Rousseau souhaite donner l’exemple de l’un de ses premiers étudiants qui est actuellement en France, étudiant pour l’Institut national du service public (INSP). Anciennement l’École nationale d’administration (ENA), l’INSP forme de hauts fonctionnaires de l’État français. L'Institut a notamment accueilli dans ses rangs l’ex-président de la République, François Hollande et l’actuel président, Emmanuel Macron.

L’interdisciplinarité à l’honneur

La formation de deuxième cycle met à l’honneur une tendance du marché du travail avec son interdisciplinarité en droit et en politique, mais offre aussi un juste milieu entre le droit positif et la théorie, explique Pr Rousseau. Questionné sur le sujet, il développe :

L’interdisciplinarité dans les universités et sur le marché du travail, c’est quelque chose qu’on valorise de plus en plus. Quand chaque discipline est dans son silo, il y a des limites. [...] Quand vient le temps de proposer de nouvelles solutions, une réforme, que ce soit en immigration ou en famille, si on reste dans le droit positif, c’est le droit actuel et on reste nécessairement dans une vision juridique très stricte. [...] Si on est juste en science politique, au contraire, on risque parfois de tomber dans les idées trop philosophiques.

En combinant les deux, comme c’est le cas dans les programmes de DPAE, on obtient quelque chose de beaucoup plus intéressant, croit Pr Rousseau.

Finalement, la conjoncture des programmes de DPAE et d’un contrat de recherche avec un professeur qui peut s’ajouter aux bourses offertes par les programmes est une excellente option pour la poursuite des études au deuxième cycle, dit Pr Rousseau. Le tout, selon lui, permet nettement à un étudiant de se distinguer et surtout de demeurer une année de plus sur les bancs d’école, certainement une période florissante dans la carrière d’un professionnel.

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